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24 août 2017
La DAJ de Bercy a mis en ligne le 9 août 2017 sur son site Internet une fiche technique de 13 pages relative à la définition du besoin dans les marchés publics. Cette fiche rappelle et fait le point sur les principales dispositions reprises ou modifiées par rapport à l'ancien code des marchés publics dont notamment le sourcing des marchés publics et les accords-cadres. La valeur estimée du besoin, influant sur le choix de la procédure, fait l'objet de rappels en la matière.
Fiches de la DAJ de Bercy
En même temps que la mise en ligne de la fiche technique sur les accords-cadres, la DAJ a produit cette fiche technique de 2017 sur la détermination des besoins qui intègre le réforme des marchés publics de 2016.
Outre les obligations réglementaires, les acheteurs publics connaissent, ne serait-ce que par expérience, l'importance d'une bonne définition des besoins. C'est le point de départ de tout achat cohérent s'ils veulent éviter les surprises qui surviennent souvent à la réception des prestations dès que ces dernières présentent un certain degré de complexité.
Car, c'est essentiellement dans cette phase de réception que l'on mesure les insuffisances dans la définition des besoins dont les clauses d'applications doivent être suffisamment exhaustives et rédigées de manière la plus précise possible. A défaut s'engagent souvent d'interminables discussions avec les titulaires des marchés publics notamment sur les interprétations de clauses. Tout le monde est d'accord à la signature du contrat mais lors de l'exécution de ce dernier il en va souvent tout autrement.
La définition préalable des besoins est une obligation posée par l'article 31 de l'ordonnance 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics selon laquelle :
La définition des besoins, avait déjà été rendue obligatoire dans les codes des marchés publics dans la version de 2001 issue du décret no 2001-210 du 7 mars 2001 portant code des marchés publics. Cette obligation a été reprise dans le code de 2004 et le code de 2006 .Ces codes disposent que la nature et l’étendue des besoins à satisfaire sont déterminées avec précision avant tout appel à la concurrence ou toute négociation non précédée d’un appel à la concurrence.
Sa valeur constitutionnelle avait été affirmée par le Conseil constitutionnel (Cons. const., décision n° 2003-473 DC, 26 juin 2003).
La fiche fournit justement un exemple relatif aux prestations informatiques pour lesquelles le sujet est particulièrement sensible ainsi que pour la représentation en justice.
A titre d’exemples, l’objet du marché public ne saurait se réduire à la seule mention de « Prestations informatiques » lorsqu’il s’agit de prestations de tierce maintenance applicative d’un programme donné, ou de « Prestations de services juridiques » lorsqu’il s’agit d’un marché de représentation en justice.
On peut ajouter qu'un objet de marché intitulé « Logiciel » c'est aussi du déjà vu.
A titre d'exemple la DAJ rappelle quelques exemples tirés de la jurisprudence en matière de manquements dans la définition des besoins :
La DAJ reprend ses analyse précédentes en introduisant la notion de sourçage qui a fait son apparition suite à la réforme. Le terme de « sourçage », absent des textes actuels, avait été utilisé dans le projet de décret mis à la concertation publique par la DAJ de Bercy.
Par « besoins » du pouvoir adjudicateur, on entend, non seulement, les besoins liés à son fonctionnement propre (ex : des achats de fournitures de bureaux, d’ordinateurs pour ses agents, de prestations d’assurance pour ses locaux, etc.) mais également les besoins liés à son activité d’intérêt général et qui le conduisent à fournir des prestations à des tiers (ex : marchés publics de formation et d’insertion, marchés publics de transport scolaire, etc.).
Pour être efficace, l’expression des besoins impose :
- l’analyse des besoins fonctionnels des services sur la base, par exemple, d’états de consommation ;
- la connaissance, aussi approfondie que possible, des marchés fournisseurs, qui peut s’appuyer par exemple, sur la participation de l’acheteur à des salons professionnels ou sur la documentation technique ou sur l’organisation d’un sourçage ;
- la distinction, y compris au sein d’une même catégorie de biens ou d’équipements, entre achats standards et achats spécifiques ;
- le plus souvent, l’adoption d’une démarche en coût global prenant en compte, non seulement le prix à l’achat, mais aussi les coûts de fonctionnement et de maintenance associés à l’usage du bien ou de l’équipement acheté, voire des coûts liés à son élimination ou à son recyclage.
La fiche rappelle les principes :
Des développement sont consacrés au sourçage (sourcing des marchés publics) avec des exemples de recherches (veille, salons, rencontres, ...) :
La DAJ liste les outils utilisables en cas de difficultés :
Comme dans les textes antérieurs l’acheteur peut alors recourir à des accords-cadres qui peuvent conduire à la conclusion de marchés subséquents ou à l’émission de bons de commande et être conclus sans minimum ni maximum.
L'acheteur peut recourir à un marché public passé selon la procédure concurrentielle avec négociation ou le dialogue compétitif.
La DAJ rappelle ici les conditions des prestations supplémentaire éventuelles prestations supplémentaires éventuelles (PSE) qui sont des prestations qui s'ajoutent à la prestation de base et qui ne sont pas certaines d'être acquises :
La variantes ont été précisées par la jurisprudence (CE, 5 janvier 2011, n° 343206, Société Technologie Alpine Sécurité) et constituent des solutions alternatives à la solution de base. Beaucoup d'acheteurs sont cependant relativement frileux et interdisent leur utilisation, notamment parce que l'analyse des offres s'en trouve complexifiée.
La DAJ rappelle également des mises en garde classique quant au niveau de détermination des besoins notamment en termes de saucissonnage des marchés.
Cependant, un service de l'acheteur peut constituer une unité opérationnelle responsable de manière autonome de ses marchés publics ou de certaines catégories d’entre eux. Dans un tel cas, ce service pourra constituer le niveau de computation des besoins adéquat. Pour son analyse la fiche se réfère au considérant 20 et point 2 et 5 de la directive 2014/24/UE sur la passation des marchés publics.
Considérant 20 de la directive 2014/24/UE sur la passation des marchés publics
(20) Aux fins de l’estimation de la valeur d’un marché donné, il convient de préciser qu’il devrait être permis de baser l’estimation de la valeur sur une subdivision du marché uniquement lorsque cela est justifié par des motifs objectifs. Par exemple, il pourrait être justifié d’estimer la valeur d’un marché au niveau d’une unité opérationnelle distincte du pouvoir adjudicateur, comme une école ou un jardin d’enfants, à condition que l’unité en question soit responsable de manière autonome de ses marchés. On peut considérer que tel est le cas lorsque l’unité opérationnelle distincte mène de manière autonome les procédures de passation de marché et prend les décisions d’achat, dispose d’une ligne budgétaire séparée pour les marchés concernés, conclut le marché de manière autonome et assure son financement à partir d’un budget dont elle dispose. Une subdivision ne se justifie pas lorsque le pouvoir adjudicateur organise simplement la passation d’un marché de manière décentralisée.
La DAJ rappelle les principes de calcul qui ont déjà fait l'objet de développement dans la doctrine relative aux textes précédents (ancien code des marché publics) :
En cas de survenance de besoins nouveaux possibilité :
1. Comment l’acheteur doit-il déterminer ses besoins ?
1.1. Les besoins doivent être déterminés par référence à des spécifications techniques
1.2. L’acheteur doit prendre en compte les préoccupations de développement durable dans la définition de ses besoins, dans le respect des principes généraux de la commande publique
1.2.1. Les préoccupations environnementales
1.2.2. Le cas particulier des véhicules à moteur
1.2.3. Les performances en matière d’approvisionnement direct
1.2.4. Les préoccupations sociales
2. Le « sourçage »
Un outil essentiel à la bonne compréhension du secteur économique concerné et à l’appréhension des solutions innovantes ainsi que des contraintes pesant sur les opérateurs économiques concernés
3. Des solutions existent en cas de difficultés ou d’impossibilité de définir précisément les besoins ou les moyens d’y satisfaire
3.1. En cas d’incertitude sur la régularité ou l’étendue des besoins
3.2. En cas d’incapacité à définir précisément les moyens propres à satisfaire les besoins
3.3. La possibilité de demander des prestations supplémentaire éventuelles (PSE)
3.4. L’utilisation des variantes
4. Le niveau de détermination des besoins
5. Calcul de la valeur estimée du besoin
Téléchargements
Fiche technique DAJ - La définition du besoin - 2017.
Actualités
Accords-cadres à bons de commande - QE AN n° 3543, M. Jean-Luc Fugit, 20/02/2018 (L'acheteur peut désormais sortir de l'accord-cadre, sous conditions, pour l'acquisition de prestations qui en sont l'objet).