Entreprises - PME : Répondre aux marchés publics (DC1, DC2, ATTRI1, DC4, mémoire technique, ...) | Acheteurs publics | |||||
DATES | J01 Fondamentaux | J02 Répondre aux AO | J03 Réponse électronique | J04 Mémoire technique | Formations | Assistance |
Contrats publics > Informations et actualités des marchés publics
10 juin 2019
Difficultés rencontrées par les petites communes rurales pour la dématérialisation des marchés publics mais également par les très petites, petites et moyennes entreprises (TPE et PME) dans la réponse aux appels d'offres (Question orale n° 0752S de M. Jean-Marc Boyer, JO Sénat du 05/06/2019).
Via sa question M. Jean-Marc Boyer liste les principaux obstacles à dématérialisation des marchés publics dans les petites communes rurales ainsi que dans les TPE et PME. Pour les acheteurs depuis le 1er octobre 2018 la dématérialisation est obligatoire sauf exceptions.
Dans le même registre et via une question publiée dans le JO du sénat M. Michel Dagbert s'était également ému de la dématérialisation des appels d'offre et conséquences sur l'économie locale - QE sénat n° 09707 M. Michel Dagbert.
Voir aussi question similaire : Conséquences de la dématérialisation des appels d'offres.
Mme Laurence Vanceunebrock-Mialon a également posé une Question écrite N°17528 / Réponse publiée au JO Assemblée nationale le : 04/06/2019. De nombreux maires sont inquiets de voir que, régulièrement désormais, des lots doivent être déclarés infructueux, faute de candidats.
Il rapporte alors les difficultés suivantes :
Formation DEMATERIALISATION et DUME (J03)
Certaines petites communes du Puy-de-Dôme ne disposent pas des moyens techniques et humains de bien mettre en place le processus. En effet le personnel est alors très réduit et se résume parfois à une seule personne censée disposer de la polyvalence nécessaire. Le parlementaire note également les difficultés que rencontrent également les TPE et PME dans la réponse aux appels d'offres.
La technicité de la dématérialisation face à la faiblesse des effectifs dans les petites collectivités est une des principales sources des difficultés rencontrées. En effet, ces collectivités ne disposent généralement que d'un personnel très réduit qui doit alors connaitre des termes et des processus nouveaux comme pour la création du profil d'acheteur et la mise à disposition du dossier de consultation pour les entreprises.
Selon les retours de M. Jean-Marc Boyer le processus apporte de la complexité à plusieurs niveaux :
Le parlementaire pointe également le coût supplémentaire engendré par la visibilité des marchés sur Internet.
L'argument est cependant discutable dans la mesure où il n'y a pas de coût supplémentaire par rapport à une gestion en papier. Rappelons notamment, que ce n'est qu'à partir du seuil de 90.000 € HT que la visibilité d'un avis de marché peut engendrer des coûts supplémentaires.
Les communes rurales peuvent être confrontées à la qualité du réseau Internet.
Il est à noter que le code de la commande publique a prévu des exceptions acheteur notamment techniques à l’utilisation de moyens de communication électroniques en application de l’article R2132-12 du code de la commande publique, il l’indique dans l’avis d’appel à la concurrence ou, en l’absence d’un tel avis, dans les documents de la consultation.
Le parlementaire regrette également l'accompagnement de l'État qu'il estime « mineur, voire inexistant ». Aussi certaines communes ont mutualisé un accompagnement qu'il estime coûteux pour de petite mairies.
Enfin les petites entreprises sont confrontées à des difficultés pour la réponse aux appels d'offres. Un des points durs relève de l'utilisation de la signature électronique.
M. Jean-Marc Boyer estime que l'utilisation de la signature électronique qui passe par l'acquisition d'un certificat de signature électronique peut constituer être une entrave à la concurrence. En effet certains marchés exigent la signature électronique de pièces pour présenter une offre excluant ainsi les petites entreprises.
L'exigence de transmettre des offres signée électroniquement n'est pas une généralité. C'est seulement une nécessité si les documents de la consultation en font une obligation ce qui est de plus en plus rare.
En effet, afin d'éviter que la signature de pièces au stade ne constitue un frein à la remise des offres de plus en plus d'acheteurs excluent la contrainte de la signature électronique dans leur règlement de la consultation.
Une signature électronique apposée au stade de l'attribution est bien moins contraignante qu'au stade du dépôt des plis sachant que certains acheteurs procèdent aussi par une rematérialisation sur support papier avec apposition d'une signature manuscrite.
Ajoutons que, selon la doctrine, une offre non signée électroniquement alors que le règlement de consultation l'exige pourrait, dans certaines conditions, être régularisée.
Il ajoute que la signature électronique a un coût élevé si bien que de nombreuses petites entreprises n'acquièrent pas le certificat, les empêchant ainsi de soumissionner aux marchés publics qui les intéressent.
Pour l'acquisition d'un certificat de signature électronique sur clé USB il faut s'adresser à un prestataire de services de certification électronique (PSCE). Il en existe plusieurs.
Attention tous les PSCE ne se valent pas notamment en matière d'assistance technique donc lors de difficultés d'installation par exemple. Il est nécessaire de se renseigner au préalable auprès d'autres clients qui font appel à cette assistance.
Pour un certificat de signature d'une validité de 3 ans il faut compter environ 270 € HT et il faut notamment prêter attention au délai d'obtention. Ce délai peut pour certains prestataires être très réduit à savoir qu'il est parfois possible d'obtenir le certificat le jour même.
Pour conclure M. Jean-Marc Boyer interroge le Gouvernement pour connaitre les moyens que ce dernier « compte mettre en œuvre pour faciliter et simplifier le quotidien de nos petites communes rurales dans la passation de leurs marchés publics et quel accompagnement compte-t-il leur proposer ? ».
La réponse du Ministère reprend l'objectif de la dématérialisation pour :
Les retours de certains acheteurs au travers notamment des questions posées au sénat et à l'assemblée nationale traduisent le doute de certains acteurs de la commande publique.
Le Ministère indique ne pas avoir été saisi de difficultés d'application sur le terrain en matière de dématérialisation.
Pourtant l'expérience montre que dans certains cas les entreprises sont confrontées à des difficultés.
Alors que l'obligation date du 1er octobre 2018, à ce jour, certaines entreprises ne sont toujours pas prêtes. C'est notamment le cas de celles qui répondent épisodiquement aux appels d'offres si bien qu'elles se laissent surprendre au dernier instant et c'est au moment d'envoyer l'offre qu'elles découvrent l'obligation mentionnée dans le règlement de consultation.
Les entreprises peuvent rencontrer des difficultés principalement d'ordre technique (mais pas que) surtout au démarrage dont les suivantes :
Il faut cependant ramener les problèmes à la volumétrie traitée, en effet, les petites communes rurales passent seulement 10% des marchés d'un montant supérieur à 25 000 euros.
Le Ministère rappelle que Gouvernement a mis en œuvre un plan de transformation numérique de la commande publique pour accompagner les acteurs les prochaines années.
Par ailleurs la DAJ de Bercy a publié des guides « très pratiques » de la dématérialisation des marchés publics à destination des acheteurs et des entreprises, ces guides sont régulièrement mis à jour.
Enfin, le Gouvernement est à l'origine de l'initiative France Num pour la transformation numérique des TPE et PME. L'objectif de France Num est de « rassembler les actions menées par l'État, les régions et les partenaires pour accompagner les TPE et PME vers le numérique, notamment dans le cadre des marchés publics ».
Actualités
Comment inciter les PME à répondre aux appels d’offres ? - Question écrite n° 07873 de Mme Christine Herzog, réponse du 23/11/2023.
Dématérialisation des appels d'offres des collectivités locales (Problème de la dématérialisation des appels d'offres pour les petites communes et TPE-PME. Il manque un accompagnement des TPE-PME et les artisans ou les petites entreprises manquent de temps, de moyens pour la dématérialisation (QE sénat n° 21467 - 01/07/2021).
Guides « très pratiques » de la dématérialisation des marchés publics pour les entreprises et acheteurs (Toutes versions).
Dématérialisation des appels d'offres et difficultés d'accès pour les petites entreprises et artisans - 30 octobre 2019.
Dématérialisation des marchés publics : publication de 3 arrêtés : échanges par voie électronique, documents de la consultation, copie de sauvegarde et données essentielles. - 4 août 2018.
Espace Internet dédié à la commande publique numérique mis en ligne par la DAJ de Bercy - 27 juillet 2018.
Réponse dématérialisée des TPE-PME à compter 1er octobre 2018 : Quel accompagnement ? (QE AN n° 5925, M. Patrick Hetzel, 29/05/2018). - 15 juin 2018.
CNOA : Dématérialisation de la commande publique pour les architectes et ses échéances. Passation et exécution des marchés par voie électronique, facturation électronique, réponse dématérialisée obligatoire et accélération de l’open data figurent au menu. Ces conseils de la CNOA et les recommandations de la FNTP succèdent à la publication récente du plan de transformation numérique de la commande publique (PTNCP) 2017-2022. - 31 janvier 2018.
Dématérialisation des marchés publics : Les conseils de la FNTP - 30 janvier 2018.