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Dans un marché public de travaux le Conseil d’Etat a validé l’absence d’allotissement en application des termes de l’article 32 de l’ordonnance du 23 juillet 2015. Le département devait démontrer que l’allotissement rendrait techniquement difficile ou plus coûteuse l’exécution du marché, tel que prévu par l’article précité. Le Conseil d’Etat a également traité la vérification des capacités techniques et professionnelles des candidats. Le groupement d’entreprises évincé n’avait pas fourni les certificats de qualification professionnelle exigés mais fourni des références équivalentes. Par contre, ces références n’ont pas été prises en compte car elles étaient détenues par une filiale de la société requérante. Par ailleurs le groupement d’entreprises n’apportait pas la preuve que cette filiale était un sous-traitant. Enfin les niveaux de capacités exigés par la collectivité « n’étaient pas disproportionnés au regard de l’objet du marché et de la nature des prestations à réaliser ».
Texte
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9. Considérant qu'il résulte de l'instruction que,
pour établir que la dévolution en lots séparés risquait
de rendre techniquement plus difficile l'exécution du
marché litigieux, alors même qu'il comporte des
prestations distinctes, le département des Yvelines fait
valoir tant les caractéristiques de l'établissement, qui
réunit une école primaire, un collège et un lycée dans
une dizaine de bâtiments différents, que la nécessité
d'une coordination rigoureuse des prestataires en raison
de la complexité d'une opération qui concerne l'ensemble
de l'établissement mais qui doit être réalisée sans
interruption de son fonctionnement et doit se dérouler
en une seule phase sur deux années scolaires, l'activité
du site étant transférée dans des bâtiments modulaires ;
que le département fait également valoir qu'une
entreprise générale est mieux à même d'assumer les
fortes contraintes de sécurisation des chantiers et des
multiples accès à l'établissement, liées notamment au
flux permanent d'entrées et de sorties, en particulier
du fait de l'accueil de 630 demi-pensionnaires d'un
collègue voisin, qui s'ajoutent aux 870 du lycée, et aux
déplacements des 1 700 personnes qu'accueille
l'établissement ; que le département soutient aussi,
sans être sérieusement contredit, qu'eu égard à son
incidence sur les délais d'exécution et sur le coût de
la location de bâtiments modulaires accueillant, pendant
la durée des travaux, l'ensemble des élèves, professeurs
et personnels de l'établissement, l'allotissement
risquait de rendre financièrement plus coûteuse
l'exécution du marché ; qu'ainsi, dans les circonstances
particulières de l'espèce, la décision de ne pas allotir
le marché n'est pas entachée d'une appréciation erronée
des inconvénients d'une dévolution en lots séparés ;
11. Considérant qu'il résulte de ces dispositions que le
pouvoir adjudicateur doit contrôler les garanties
professionnelles, techniques et financières des
candidats à l'attribution d'un marché public et que
cette vérification s'effectue au vu des seuls
renseignements ou documents prévus par les prescriptions
de l'arrêté ministériel précité ; que les documents ou
renseignements exigés à l'appui des candidatures doivent
être objectivement rendus nécessaires par l'objet du
marché et la nature des prestations à réaliser ; que le
juge du référé précontractuel ne peut censurer
l'appréciation portée par le pouvoir adjudicateur sur
les niveaux de capacité technique exigés des candidats à
un marché public, ainsi que sur les garanties, capacités
techniques et références professionnelles présentées par
ceux-ci que dans le cas où cette appréciation est
entachée d'une erreur manifeste ;
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12. Considérant qu'il résulte de l'instruction, d'une part, que la société L'Atelier des compagnons n'a pas produit tous les certificats de qualification professionnelle, notamment les certificats " Qualibat 2112 - Maçonnerie et béton armé courant (technicité confirmée) " et " Qualibat 2213 - Béton armé et béton précontraint (technicité supérieure) ", exigés par l'avis d'appel public à la concurrence et le règlement de la consultation ; que, si elle soutient qu'elle a fourni des références équivalentes aux certificats de qualification professionnelle en produisant la certification " Qualibat 2113 - Maçonnerie et béton armé courant (technicité supérieure) ", plus exigeante, dont est titulaire l'une de ses filiales, la société Score CVBM, elle n'a pas apporté au pouvoir adjudicateur, contrairement aux prescriptions de l'article 8.1 du règlement de la consultation, la preuve qu'elle disposerait de cette dernière en qualité de sous-traitant ; que la circonstance que la société Score CVBM soit mentionnée dans la présentation de la société ne suffit pas à établir que celle-ci pourrait s'appuyer sur sa filiale pour l'exécution du marché ; qu'elle n'a pas davantage établi que l'un des fournisseurs dont elle se prévalait, la société Strudal, serait titulaire de la certification " Qualibat 2213 - Béton armé et béton précontraint (technicité supérieure) " ; que, d'autre part, les niveaux minimaux de capacités exigés par le pouvoir adjudicateur à l'appui des candidatures n'étaient pas manifestement disproportionnés au regard de l'objet du marché et de la nature des prestations à réaliser ; .
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MAJ 30/05/18 - Source Legifrance
Jurisprudence
CE, 25 mai 2018, n° 417428, OPH Hauts-de-Seine habitat (Le juge du référé précontractuel effectue un contrôle normal pour le recours à un marché global et un contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation pour le recours à l’allotissement géographique sur la définition du nombre et de la consistance des lots. Contrôle des justifications relatives à l’article 32 de l’ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015. Par ailleurs une méthode de notation mise en oeuvre par l’acheteur peut aboutir à une différenciation plus grande des candidats sur certains seulement des critères de jugement des offres).
CE, 27 octobre 2011, n° 350935, département des Bouches-du-Rhône (La réduction significative du coût des prestations pour le pouvoir adjudicateur constitue, lorsqu’elle est démontrée au moment du choix entre des lots séparés ou un marché global, un motif légal de dévolution en marché global).
CE, 21 mai 2010, n° 333737, Commune d'Ajaccio (En matière d'allotissement, le juge du référé précontractuel ne peut sanctionner qu'une erreur manifeste d'appréciation du pouvoir adjudicateur dans la détermination du nombre et de la consistance des lots eu égard à la nature des prestations et à l’objet du marché).