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QE Assemblée Nationale
Dématérialisation des procédures de marchés publics et de
transmission des actes des collectivités soumis au contrôle de légalité - Projet
ACTES (QE AN n° 103438, M. Francis Saint-Léger, 26/07/2011)
QE AN n° 103438, M. Francis Saint-Léger, 26/07/2011 -
Dématérialisation des procédures de marchés publics et
de transmission des actes des collectivités soumis au
contrôle de légalité - Projet ACTES (Téléchargement en PDF)
Question publiée au JO le : 29/03/2011
M. Francis Saint-Léger attire l'attention de M. le ministre auprès du
ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de
l'immigration, chargé des collectivités territoriales, sur la dématérialisation
d'un certain nombre de procédures concernant le fonctionnement des collectivités
territoriales. Il désire connaître les mesures qu'il entend mettre en oeuvre
afin de favoriser cette dématérialisation.
Réponse publiée au JO le : 26/07/2011
La dématérialisation des procédures des collectivités
locales s'articule autour de trois actions principales : la
dématérialisation des marchés publics, le développement
des téléprocédures des collectivités locales et la
dématérialisation de la
transmission des actes des collectivités soumis au contrôle
de légalité (projet ACTES).
Concernant la dématérialisation des marchés
publics, les procédures formalisées doivent déjà
permettre le dépôt d'une réponse par voie électronique.
- Depuis le ler janvier 2010, le code des marchés
publics (CMP) impose au pouvoir adjudicateur de publier
les avis d'appel à la concurrence et les
documents de consultation des marchés de plus de 90
000 euros, outre sur support physique, sur un
profil d'acheteur.
- Pour ces mêmes marchés, la réponse par
voie dématérialisée est obligatoire s'il s'agit de
fournitures ou de prestations informatiques.
- On entend par profil d'acheteur le recours à une
plate-forme de dématérialisation, sur laquelle les
candidats peuvent ou doivent déposer leur offre sous
forme électronique. Cette plate-forme de
dématérialisation peut être créée par le pouvoir
adjudicateur. Ce dernier peut aussi faire appel à une
plate-forme qui propose ses services et qui alors se
distingue d'un site Internet propre.
Concernant les téléprocédures, la
transposition de directives communautaires est en cours.
Ainsi, la loi n° 2011-302 du 22 mars 2011 portant
diverses dispositions d'adaptation de la législation au
droit de l'Union européenne en matière de santé, de travail
et de communications électroniques a habilité le
Gouvernement à prendre par ordonnances les mesures de
transposition de trois directives :
- la directive européenne 2009/140/CE du Parlement et
du Conseil du 25 novembre 2009 modifiant le cadre
réglementaire pour les réseaux et services de
communications électroniques (directive 2002/21/CE),
l'accès aux réseaux et aux ressources associées, ainsi
qu'à leur interconnexion (directive 2002/19/CE) et
l'autorisation des réseaux et services (2002/20/CE) ;
- la directive 2009/136/CE du Parlement et du Conseil
modifiant la directive 2002/22/CE concernant le service
universel et les droits des utilisateurs au regard des
réseaux et services ;
- la directive 2002/58/CE concernant le traitement des
données à caractère personnel et la protection de la vie
privée dans le secteur et le règlement (CE) n° 2006/2004
relatif à la coopération entre les autorités nationales
chargées de veiller à l'application de la législation en
matière de protection des consommateurs.
De même, la loi précitée réaffirme notamment que
l'enregistrement ou le renouvellement des noms de domaine
peut être refusé ou le nom de domaine supprimé lorsque
celui-ci est « identique ou apparenté à celui de la
République française, d'une collectivité territoriale ou
d'un groupement de collectivités territoriales ou d'une
institution ou service public national ou local, sauf si le
demandeur justifie d'un intérêt légitime et agit de bonne
foi ».
Concernant la télétransmission des actes
des collectivités soumis au contrôle de légalité,
l'application
ACTES a été déployée en 2004. Elle a pour objet la
transmission des actes depuis les collectivités
territoriales et leurs établissements publics aux
préfectures et aux sous-préfectures, via le recours à un
tiers de télétransmission, le plus souvent une entreprise
privée qui sécurise le transfert des actes électroniques à
titre onéreux.
- L'ouverture du marché des tiers à la
concurrence a permis une baisse sensible du prix de la
prestation ; en outre, celle-ci peut également être
proposée par des personnes publiques.
- Au 31 mars 2011, 11 565 collectivités territoriales
et établissements publics locaux étaient raccordés à
l'application ACTES, soit 20,65 % des collectivités et
établissements soumis au contrôle de légalité : cette
téléprocédure présente pour les émetteurs l'avantage de
rendre l'acte envoyé exécutoire de façon quasi immédiate
(sous réserve des formalités d'affichage et publication
et de notification), car son entrée en vigueur dépend de
l'envoi extrêmement rapide d'un accusé réception par les
serveurs du ministère de l'intérieur. La proportion
d'émetteurs raccordés est en forte progression ; elle
était de 4,6 % fin 2008, 11,29 % fin 2009 et 19 % fin
2010.
- Les dernières évolutions diligentées sur
l'application fin 2010 ont rénové la plate-forme
d'échange afin de sécuriser et de fluidifier son
utilisation. Les évolutions à venir consistent en des
améliorations technico-fonctionnelles (entrée imminente
en production d'une nouvelle version, la V1.8) et des
avancées en matière de sécurité dont notamment un projet
de
signature électronique
entrante.
- Pour réformer l'application en la rendant plus
conforme à l'attente des préfectures et des élus, une
étude de volumétrie (descriptive et prospective) a été
engagée, laquelle devrait aider à mieux dimensionner
l'infrastructure technique et à dessiner les contours
d'une prochaine version V2 pour transmettre les actes
réglementaires dans un format plus adapté.
- S'agissant du projet « Actes Budgétaires », il
s'adosse au projet « Actes » dont il constitue une
extension spécifique à la matière budgétaire. L'objectif
de ce projet, actuellement expérimenté par cinq
préfectures et seize collectivités locales et
établissement publics locaux, est de permettre de
dématérialiser à terme l'ensemble des documents
budgétaires, sous un format commun avec l'application
Hélios. Un module applicatif sera mis gracieusement à
disposition des préfectures pour exploiter les documents
budgétaires dématérialisés permettant de faciliter les
contrôles prévus aux articles L1612-1 à 1612-20 du
code général des collectivités territoriales. Les
préfectures pourront effectuer des analyses financières
approfondies sur les collectivités à risques et
approfondir les analyses des risques périphériques comme
l'emprunt, les partenariats publics-privés ou les
engagements hors bilan. Cette évolution du rôle des
agents de préfecture doit accroître leur
professionnalisation en matière d'ingénierie financière
en collaboration avec les directions départementales et
régionales des finances publiques. Plusieurs autres
avantages sont en outre attendus du développement de
l'utilisation de cette application, tels que
l'uniformisation d'un contrôle budgétaire minimal exercé
sur le territoire national, la maîtrise de la chaîne
d'informatisation des collectivités territoriales par la
mise à disposition des prestataires informatiques de
maquettes budgétaires sous forme dématérialisée, ainsi
que la réduction des délais de production des documents
de synthèse des documents budgétaires par la direction
générale des collectivités locales. Le module « Actes
budgétaires » sera déployé dans l'ensemble des
préfectures au second semestre 2011.
Textes
Instruction n° 17-0009 du 12 juin 2017 relative à la valeur probante
des pièces justificatives et des documents comptables dématérialisés. -
NOR: CPAE1717330J.