La sous-traitance dans les marchés publics : les résultats de l'étude OECP de
2020
12 juillet 2020
L’observatoire
économique de la commande publique (OECP) a publié une étude sur
la
sous-traitance dans les marchés publics en juillet 2020
Les outils sur lesquels s’appuie l'étude :
La base statistique de l’OECP
La base statistique de l’OECP exploitant des données
issues de l’application REAP, destinée recensement
économique de la commande publique des marchés supérieurs à
90 000 €HT.
Un questionnaire en ligne conçu par l’OECP
Un questionnaire en ligne conçu par l’OECP pour les
acheteurs et les entreprises sous forme d’enquête de
perception relative aux relations entre les différents
acteurs (titulaires et sous-traitants, acheteurs), aux
difficultés et aux points à améliorer. Le questionnaire
datant du
dernier trimestre 2019 a recueilli « plus de 1 300 réponses
dont 772 complètes (2/3 d’acheteurs, 1/3 d’entreprises) ».
Des entretiens avec différents acteurs
Des entretiens avec différents acteurs tels les
acheteurs, les fédérations professionnelles et les
entreprises, interrogés via des questions identiques.
Un rappel du cadre juridique de la sous-traitance
La loi sur la sous-traitance (loi n° 75-1334 du 31
décembre 1975)
La
loi n°
75-1334 du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance s’applique aussi
bien aux marchés de droit public qu’aux contrats de droit
privé. Pour la partie dédiée aux marchés publics la loi est
codifiée à l’article L2193-1 et suivants du code de la
commande publique et à l'article R2193-1
et suivants du
code de la commande publique.
La définition de la sous-traitance issue de la loi
La loi sur la sous-traitance définit cette dernière comme «
l’opération par
laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous
sa responsabilité, à une autre personne appelée
sous-traitant l’exécution de tout ou partie du contrat
d’entreprise ou d’une partie du marché public conclu avec le
maître de l’ouvrage ».
Une relation entre trois parties
Il s’agit donc d’une relation entre trois parties : un
acheteur, un titulaire d’un marché public et un
sous-traitant.
Ces intervenants sont liés par deux types de contrats :
un marché public l’acheteur et le titulaire et un
contrat, le plus souvent de droit privé appelé « contrat de
sous-traitance ».
La sous-traitance ne peut être que partielle et non
totale sachant que la réglementation est silencieuses sur la
proportion admise.
Un rappel des principes relatifs à la sous-traitance
L’étude rappelle les principes :
- Le titulaire reste seul responsable de l’exécution
des prestations.
- Les sous-traitants sont déclarés via un acte
spécial, le plus souvent par l’utilisation du
formulaire
DC4 proposé par la DAJ de Bercy.
- Le sous-traitant doit être accepté et ses
conditions de paiement acceptées par l’acheteur.
- Les sous-traitants de premier rang ont droit
au
paiement direct par l’acheteur, dès lors que le
montant de la prestation est supérieur à 600 € TTC pour
les marchés classiques.
Les statistiques de l’étude quantitative
Ces statistiques montrent que sur la période 2015-2018
(hors SNCF, EDF, RATP, ADP, secteur hospitalier, …) :
- La proportion d’actes de sous-traitance par rapport
au nombre de marchés s’établit à une moyenne de14,5 %
(la majorité concernant les marchés de travaux, les
marchés de fournitures faisant peu appel à la
sous-traitance).
- Les PME sont majoritairement concernées quant au
nombre d’actes de sous-traitance et s’établissent à une
valeur de 75,8% (66,5% en montants sous-traités).
- 77,6% des entreprises interviennent en tant que
titulaire uniquement et 15,5% en tant que sous-traitante
uniquement.
- Plus le montant du marché est élevé et plus il y a
de sous-traitance.
- Plus la durée du marché est courte et moins il y a
de sous-traitance.
L’étude qualitative
L’étude qualitative montre notamment :
- Que la loi sur la sous-traitance est relativement
connue des entreprises et des acheteurs mais le
formalisme administratif est « mal appréhendé ».
- Que la loi soulève des difficultés pratiques :
périmètre de la sous-traitance, incidence sur la
trésorerie des entreprises par les délais de paiement,
gestion de l’acte spécial (formulaire DC4), détection
des offres anormalement basses, …).
Les préconisations proposées par l’étude
Pour les acheteurs :
- solliciter plus fréquemment le contrat de
sous-traitance,
- prévoir des pénalités conséquentes en cas de
sous-traitance non déclarée,
- faciliter les délégations de paiement au bénéfice
des sous-traitants indirects,
- mieux équilibrer la pondération des critères (prix /
qualité),
- poursuivre la démarche d’amélioration des délais de
paiement,
- promouvoir les
groupements momentanés d’entreprises
(cotraitance).
Pour les opérateurs économiques (notamment les entreprises) :
- systématiser la contractualisation entre titulaires
et sous-traitants,
- favoriser la transparence envers les sous-traitants
et les acheteurs,
- faire bénéficier les sous-traitants des mêmes
avantages financiers que le titulaire (équilibre
économique),
- éviter les situations de dépendance économique des
partenaires.
Le plan de l'Etude sur la sous-traitance dans les marchés
publics de l'OECP
Introduction
Contexte général de l'étude
Préambule méthodologique
- Outils employés
- Portée et limites des différents outils
I) Périmètre de la sous-traitance
- Contexte de la loi du 31 décembre 1975
- Définition de la sous-traitance
- Principes généraux
II) Etude statistique
A) Eléments de compréhension de la méthode retenue
- Une sous-déclaration partielle des actes de
sous-traitance
- Une surestimation de certaines données (en valeur)
relatives à la sous-traitance
B) Représentation de la sous-traitance dans les marchés
publics
- Proportion des actes spéciaux de sous-traitance
- Proportion des marchés comprenant au moins un acte
de sous-traitance
C) Bénéficiaires de la sous-traitance (PME, ETI, GE)
- Répartition générale des entreprises sous-traitantes
- Répartition des entreprises par typologie
d/acheteurs
D) La part des PME dans la commande publique
- Rappel de la part des PME en tant que titulaires
- Calcul de la part des PME en tant que sous-traitants
- Calcul de la « part PME totale» dans la commande
publique
E) Répartition par famille d'objet de marché (« FTS »)
- Répartition générale des familles d'objet
- Répartition des familles par typologie dl acheteurs
F) Données complémentaires calculées sur l'année 2018
- Quand la sous-traitance est-elle déclarée ?
- Participation à la commande publique en tant que
titulaire ou en tant que sous-traitant ?
- Quel est l'impact des groupements d'entreprises sur
la sous-traitance ?
- La taille du marché influence-t-elle le recours à la
sous-traitance ?
- La durée du marché a-t-elle une influence sur le
recours à la sous-traitance ?
III) Etude qualitative
A) Perception du cadre réglementaire de la sous-traitance
- Une loi globalement protectrice et utile
- Une loi globalement connue des acheteurs et des
entreprises
- Une loi qui soulève encore des difficultés pratiques
- Une loi toujours en phase avec l'évolution du
contexte économique ?
B) Rapports entre titulaires et sous-traitants
- La sous-traitance, une notion protéiforme
- Un déséquilibre économique systématique entre les
parties ?
C) Rôle des acheteurs dans le processus de sous-traitance
Téléchargements
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Etude sur la sous-traitance dans les marchés publics
(OECP 2020)
(PDF - 42 Mo) sur le site de Bercy.