A. Prendre en compte la diversité de la demande
1. Mieux anticiper les besoins de formation professionnelle
Proposition n° 1 : Développer les outils de programmation et de
prospective :
- faire des contrats de plan régionaux pour le développement des
formations professionnelles (CPRDFP) un outil de programmation
opérationnelle des besoins et de l’offre de formation ;
- densifier le travail en réseau des observatoires régionaux de
l’emploi et de la formation (Oref) et des observatoires prospectifs
des métiers et des qualifications (OPMQ) sous forme de conventions
ou de partage des bonnes pratiques ;
- renforcer les engagements de développement de l’emploi et des
compétences (EDEC) entre l’État et les branches professionnelles ;
- développer le conseil aux PME en matière de GPEC, financé
par les Opca.
2. Mieux répondre aux besoins des salariés
Proposition n° 2 : Favoriser la mobilité par la reconnaissance des
compétences transverses et la modularisation des référentiels de
qualification :
- poursuivre les actions destinées à favoriser la création des
certificats de qualification professionnelle (CQP) et des CQP
interprofessionnels ;
- renforcer la Commission nationale de la certification
professionnelle (CNCP) afin qu’elle puisse poursuivre le travail
d’harmonisation des certifications et de réduction de leur nombre,
en lui attribuant notamment une compétence de coordination des
commissions ministérielles et de modularisation des référentiels de
qualification en unités de valeur.
Proposition n° 3 : Renforcer l’accompagnement des personnes dans la
reconnaissance de leurs qualifications :
- fixer des délais plus contraignants aux certificateurs
tout au long de la procédure de validation des acquis de
l’expérience pour en réduire la durée ;
- moderniser le bilan de compétences afin de mieux
l’articuler avec les autres dispositifs d’accompagnement.
Proposition n° 4 : Préserver l’accès aux formations qualifiantes et
diplômantes en confortant le succès du congé individuel de formation :
- suivre le devenir des candidats dont le projet a été refusé au
titre du Cif ;
- informer au plus tôt les bénéficiaires d’un Cif sur le
reste à charge ;
- introduire un objectif de réduction des délais de
traitement des demandes dans les conventions d’objectifs et de
moyens signées entre les Fongecif et l’État ;
- unifier le réseau des Fongecif en une seule personne
morale dotée d’antennes régionales.
Proposition n° 5 : Compléter le compte personnel de formation :
- définir des modalités de monétisation des droits du compte
personnel de formation, afin d’assurer une réelle portabilité des
droits ;
- assurer la mise en place d’un mécanisme de fongibilité
asymétrique des comptes épargne-temps et pénibilité vers le compte
personnel de formation.
Proposition n° 6 : Élaborer un système d’information sur la sécurité
professionnelle, inspiré du dossier personnel dématérialisé de Pôle
emploi, permettant la consultation des différents comptes de droits
(pénibilité, épargne-temps, formation) et la réalisation de démarches en
ligne.
3. Renforcer l’accompagnement des catégories confrontées à des
difficultés d’accès à la formation professionnelle
Proposition n° 7 : Favoriser l’accès à la formation des salariés des
TPE et des PME :
- élargir la possibilité de prise en charge de la
rémunération des salariés partis en formation aux entreprises de 10
à 49 salariés ;
- créer une plate-forme partagée avec Pôle emploi et les
agence d’intérim pour faciliter le remplacement des salariés des
plus petites entreprises partis en formation ;
- étendre dès que possible la garantie d’accès à la
formation (abondement correctif) aux salariés des entreprises de
moins de 50 salariés.
Proposition n° 8 : Rendre la formation plus efficace et plus facile
d’accès pour les demandeurs d’emploi :
- alléger et dématérialiser la procédure de validation de la
formation par le conseiller de Pôle emploi ;
- suivre un indicateur de délai entre le moment où le projet
de formation est validé et le moment de l’entrée effective en
formation.
4. Simplifier les modes d’intervention publique
Proposition n° 9 : Simplifier les instances de pilotage :
- fusionner le conseil national de la formation
professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV), le conseil
national de l’emploi (CNE) et le comité paritaire national de la
formation professionnelle (CPNFP) ;
- associer les organismes représentatifs des activités dite
du « hors champ » (économie sociale, agriculture, professions
libérales) à la gouvernance de la
formation
professionnelle continue ;
- fusionner le centre d’études sur l’emploi (CEE) et le
centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) ;
- fusionner les comités de coordination régionale de
l’emploi et de la formation professionnelle (CCREFP) et les
commissions paritaires interprofessionnelles régionales de l’emploi
(Copire) ;
- associer les partenaires sociaux à la genèse et à la
signature des contrats de plan régionaux de développement de la
formation professionnelle (CPRDFP).
Proposition n° 10 : Achever la décentralisation :
- tirer les conséquences de l’achèvement de la décentralisation de
la formation professionnelle continue au profit des régions en
réduisant l’engagement de l’État, notamment dans la formation des
demandeurs d’emploi ;
- définir précisément l’habilitation d’organismes de formation par
le service public régional de la formation professionnelle.
5. Accélérer la réforme de l’intermédiation
Proposition n° 11 : Adopter un nouveau système de financement des
organisations syndicales et patronales déconnecté de la collecte des
fonds de la formation professionnelle.
Proposition n° 12 : Poursuivre la politique de contractualisation
avec les Opca pour réorienter leurs missions vers le conseil et
l’ingénierie, en particulier à destination des TPE et PME :
- simplifier les règles d’encadrement des frais de gestion ;
- préciser les conséquences du non-respect de ces règles
(obligation d’information, sanctions, etc.) ;
- étudier la possibilité d’élargir la portée des contrats
d’objectifs et de moyens pour permettre une négociation sur la
politique de formation ;
- assurer une parfaite transparence sur les frais de gestion
acquis au titre des partenariats ;
- faire respecter via les conventions d’objectifs et de
moyens la charte de bonnes pratiques édictée par le FPSPP.
Proposition n° 13 : Renforcer l’information du Parlement sur le suivi
des conventions d’objectifs et de moyens :
- intégrer dans l’annexe au projet de loi de finances des
indicateurs sur la maîtrise des frais de gestion par les Opca ;
- intégrer dans la même annexe un bilan des Com donnant des
exemples de bonnes pratiques.
Proposition n° 14 : Remettre au Parlement une étude sur l’impact
qu’aurait le transfert de la collecte des contributions des entreprises
au titre de la formation professionnelle aux Urssaf.
B. Adapter l’offre
1. Améliorer le service public de l’orientation
Proposition n° 15 : Réformer le service public de l’orientation :
- supprimer la délégation interministérielle à l’information et à
l’orientation ;
- reconnaître le chef de filat de la région en matière
d’orientation et envisager le transfert des moyens de certains
réseaux d’orientation relevant actuellement de l’État ;
- mettre en œuvre rapidement un système national
d’information sur l’offre de formation fournissant une information
fiable et actualisée et permettant une cotation qualité des
organismes de formation.
2. Réguler plus efficacement l’activité des organismes de formation
Proposition n° 16 : Renforcer les contrôles :
- augmenter le ciblage des services de contrôle sur les
activités à risques des organismes de formation par redéploiement de
moyens actuellement consacrés à la vérification de l’obligation
légale des entreprises ;
- privilégier les sanctions financières sous forme de
remboursement direct au Trésor public des sommes ne correspondant
pas à une action de formation professionnelle continue ;
- organiser le partage d’information et le signalement entre
acheteurs publics, Opca et services de contrôle sur les mauvaises
pratiques de certains organismes de formation ;
- étendre les compétences de la Commission nationale de la
certification professionnelle au contrôle du contenu des formations.
Proposition n° 17 : Promouvoir la qualité :
- assurer l’application systématique de l’article L6353-1
du code du travail imposant aux organismes de formation de délivrer
une attestation au stagiaire mentionnant les résultats des acquis de
la formation ;
- diffuser les bonnes pratiques des acteurs publics, des
Opca et des Opacif en matière d’évaluation et de partenariat avec
les organismes de formation, sous forme de charte nationale ;
- faire de la certification qualité des organismes de
formation une condition préférentielle d’accès à la commande
publique.
3. Encourager la modernisation et la flexibilité de l’offre de
formation
Proposition n° 18 : Moderniser les méthodes de formation :
- assouplir la définition légale des conditions de réalisation de
l’action de formation afin de les rendre compatibles avec la
diversification des méthodes de formation et notamment avec la
formation ouverte et à distance ;
- favoriser le travail en réseau des organismes de formation
afin de développer la modularité des formations tout au long de
l’année.